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Yves Lorelle,
né en 1926, est décédé le 22 janvier 2021
Journaliste-reporter formé dans la première promotion du Centre de formation des journalistes au lendemain de la guerre, il exerce cette profession jusqu’en 1982. Il fonde deux compagnies : " Les comédiens mimes de Paris " (1954-1961) et la Cie Yves Lorelle (1972-1975). Il est en outre formateur, dès 1962, dans de nombreuses institutions, maisons des jeunes et de la culture ou théâtres. Il entre à l’Université de Paris VIII–Saint Denis comme Maître de conférence en 1982 au département cinéma, et donnera des cours de mime à partir de 1994 au département théâtre, après avoir coorganisé avec Philippe Tancelin, alors directeur du département Théâtre, un grand événement autour du bicentenaire de l’abolition de l’esclavage, événement au cours duquel l’Ufr Arts de Paris 8, le Département théâtre et le Centre Interuniversitaire de Créations d’espaces poétiques (cicep) présentèrent une grande exposition à la bibliothèque de l’université en collaboration avec le HCR (Haut-Commissariat des nations unies pour les Réfugiés), une série de conférences animées par Yves, et un spectacle réalisé avec les étudiants de théâtre à partir d’un montage qu’Yves et Philippe Tancelin avaient fait sur la base de documents relatant les débats tenus à l’époque de l’abolition. L’évènement, intitulé « Abolition Non-Stop », fut l’occasion d’un « chantier de nos mémoires », dura une semaine. Yves devient par la suite également président du Centre national du mime de 1999 à 2005. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages qui ont marqué toute une génération d’étudiants et de chercheurs dans le domaine des arts du spectacle, notamment le mime : L’expression corporelle, du mime sacré au mime théâtre, La Renaissance du livre, 1974 - La Presse, Alphabétique Retz, 1992 - Le Corps, le rite et la scène, essai des origines au XXe siècle, éditions de l’Amandier, 2003 - Dullin-Barrault, l’éducation dramatique en mouvement, éditions de l’Amandier, 2007. Théâtre : Guanabara, l’utopie de Rio, éditions de l’Amandier, 2013. Praticien passionné par certains aspects de l’ethnologie, Yves Lorelle a souvent tenté de « rapprocher le geste étrange de l’acteur se laissant habiter par les ombres, de celui de l’homme des âges magiques, habités corps et âme par ses monstres » in « Les transes et le théâtre ». Cahiers Renaud-Barrault, 38, 1962, p. 67. Cette idée, nourrie par l’air du temps, l’a rapproché des thèses du psychiatre haïtien Louis Price-Mars (1906-2000), lui faisant adopter sa notion « d’ethnodrame » et la théorie de l’origine religieuse du théâtre (Le corps, les rites et la scène des origines au XXème siècle, 2013, p.35).
Yves Lorelle venait de publier ses mémoires : Chroniques d’un indocile. 1945-81, Riveneuve, 2019.
Ses collègues des départements Théâtre et Cinéma s’associent pour saluer la mémoire d’un chercheur, grand pédagogue, artiste dont l’ouverture d’esprit ; homme dont la force des convictions et l’engagement dans la transmission de la mémoire des opprimés, offrirent aux étudiants les plus belles heures d’une rencontre avec l’intelligence sensible, la disponibilité et l’accueil chaleureux de l’autre.
En cette heure de recueillement et témoignage à l’occasion du départ de Yves Lorelle, nous tenons à exprimer à sa famille, à celles et ceux de ses collègues qui l’ont connu, notre pensée la plus émue et reconnaissante de cette belle humanité que sut incarner Yves.
Philippe Tancelin, Jean-Marie Pradier, anciens directeurs du département Théâtre, collaborateurs d’Yves Lorelle, à qui se joignent tous les membres du Collectif enseignants, du personnel administratif et technique du département théâtre.
Le département Cinéma, son personnel enseignant, administratif, et technique.