Mardi 27 mars 11h-13h
Amphi X
Depuis l’inscription dans le droit commun des principales mesures du régime de l’état d’urgence (1955), l’exception est devenue, à proprement parler, la règle (de droit). Et comme si cette inscription conférait aux précédentes dérogations une légitimité devenue désormais indiscutable (ayant force de loi), les nombreuses contestations qu’avaient suscitées les successives prorogations et prolongations de l’exception semblent ne plus trouver la même fermeté ou simplement le même écho.
Certains iront ainsi jusqu’à écrire, avec une redoutable ironie mordante, que l’état d’exception est terminé. A ceux-là, il faudra rappeler :
- qu’il n’y a de pas de loi qui ne se conteste et ne se critique (car il n’y a pas de droit préalablement et antérieurement fondateur).
- qu’il n’y a pas d’évidence sécuritaire (et que certains ne reconnaissent pas les mêmes nécessités que d’autres).
- qu’une législation injuste et répressive forme et informe en dernier ressort une société injuste et répressive.
Cette année, le Forum de la semaine des arts prendra la forme d’une table ronde organisée par le département de philosophie : comment penser l’état d’urgence quelques mois après son inscription dans le droit commun ? Quelle actualité de l’exception au lendemain de la loi d’octobre 2017 ?
Invités : Étienne Balibar, Adrien Chevrier, Eric Fassin, Marie Goupy, Eric Lecerf Jean-Claude Monod, Bertrand Ogilvie et Mikhaël Xifaras.
UFR Arts, Philosophie, Esthétique, Université Paris 8, 2 rue de la liberté 93526 Saint Denis cedex